Année 1793 ; la France est en pleine tourmente révolutionnaire. La Convention demande à l'ingénieur Chappe de réaliser un moyen de transmission entre Paris et les frontières. La transmission des messages devra être rapide et sûre : le secret s'impose !
Chappe bâtit alors un système basé sur la construction de lignes de postes, chacun de ces postes devant être en vue du précédent et du suivant.
Chaque poste se comporte d'une construction surmontée d'un mât. A l'extrémité de ce mât est articulé un bras pouvant prendre deux positions : c'est le « régulateur » aux extrémités duquel sont articulées deux barres pouvant prendre chacune 7 positions : ce sont les « indicateurs ». L'ensemble régulateur – indicateurs peut alors prendre 98 positions différentes correspondant aux nombres variant de 1 à 98 (92 utiles).
Chaque message est constitué par un ensemble de mots, de chiffres et de phrases répertoriés dans un lexique au moyen de 2 nombres :
- le premier indique la page du lexique ;
- le second indique une ligne de cette page ;
- on repère les nombres par les différentes positions des bras du système.
Le message est donc lu grâce à une longue-vue fixée à demeure, et répété le long de la chaîne de postes. Seuls le rédacteur, au premier poste de la ligne, et le lecteur au dernier possèdent le lexique : la confidentialité est donc assurée.
Les années 90 virent la restauration de bon nombre de ces postes : la tempête de 1999 eut malheureusement raison de bon nombre d'entre eux … mais le mouvement ne s'est pas arrêté là ; des ruines – comme celles du télégraphe ollioulais – furent consolidées et fixées, tandis que d'autres, comme celles du télégraphe de Sardières (Haute Maurienne) on été à la base d'une reconstitution complète du poste.
Le télégraphe de Sardière , chaîne Paris - Milan (1807-1814)
Ce télégraphe est érigé sur une croupe à 1993m. Restauré en 2013, il comporte tous les mécanismes d'origine des télégraphes . On peut le visiter et assister à une démonstration chaque lundi, en période estivale.